Les coûts cachés de la filière porcine en France

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La Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH) publie une étude qui chiffre à 2,8 milliards d’euros par an les coûts sociétaux de la filière porcine française — un modèle intensif à bout de souffle, lourdement soutenu et peu durable.

Parmi ces coûts, 1,9 milliard d’euros sont directement liés à la santé publique : surconsommation de charcuterie, maladies cardiovasculaires, cancers colorectaux ou diabète. À cela s’ajoutent 162 millions d’euros de dépenses environnementales pour dépolluer l’eau, l’air et les zones touchées par les algues vertes, ainsi que 823 millions d’euros d’aides publiques aujourd’hui peu conditionnées à des objectifs environnementaux ou sociaux.

Malgré ces soutiens, la filière a perdu 70 % de ses emplois en élevage en vingt ans, illustrant un déséquilibre profond : concentration des revenus, dépendance à la grande distribution et fragilisation des producteurs.

La grande distribution semble, quant à elle, dépendante de cette filière pour équilibrer son modèle économique rendant tout changement de pratique complexe. L’étude révèle que le chiffre d’affaires de la grande distribution atteint presque 7 milliards d’euros pour la seule consommation de produits porcins (jambons, saucisses, charcuteries, etc) et nous estimons ses bénéfices à 430 millions d’euros annuels sur le seul rayon charcuterie, soit l’équivalent d’1/5 de ses bénéfices totaux (rayons alimentaires et non alimentaires compris).

Pour la FNH, repenser le modèle passe par une transition globale

  • réduire la consommation de charcuterie, 
  • soutenir les élevages agroécologiques, 
  • conditionner les aides, 
  • instaurer des contrats tripartites équitables,
  • créer un fonds de transition agroécologique.

Objectif : renforcer l’autonomie alimentaire et adapter les densités d’élevage aux capacités des territoires. D’autres pays européens sont déjà engagés dans la transition !

Le résultat ? Une filière avec des emplois durables, une meilleure santé publique, des territoires préservés et des revenus équitables pour toute la filière.