La Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH) publie une étude inédite qui chiffre, pour la première fois, les coûts sociétaux du modèle porcin français : 2,8 milliards d’euros par an.
Selon la FNH, la surconsommation de charcuterie engendrerait à elle seule 1,9 milliard d’euros de dépenses de santé (diabète, cancers colorectaux, maladies cardiovasculaires). L’étude met également en lumière les 162 millions d’euros de coûts environnementaux liés aux pollutions de l’eau et de l’air, ainsi que 823 millions d’euros de soutiens publics encore trop peu conditionnés à des exigences sociales et environnementales.
Malgré ces coûts, certains secteurs sont dépendants de cette filière pour équilibrer leur modèle économique rendant tout changement de pratique complexe. L’étude révèle que le chiffre d’affaires de la grande distribution atteint presque 7 milliards d’euros pour la seule consommation de produits porcins (jambons, saucisses, charcuteries, etc) et nous estimons ses bénéfices à 430 millions d’euros annuels sur le seul rayon charcuterie, soit l’équivalent d’1/5 de ses bénéfices totaux (rayons alimentaires et non alimentaires compris).
Face à ces constats, la FNH propose cinq leviers de transition à horizon 2040 :
- Réduction de la consommation de viande porcine : développement du “moins mais mieux”,
- Généralisation des contrats tripartites, avec des engagements environnementaux et sociaux partagés entre producteurs, transformateurs et distributeurs,
- Conditionnalité des aides publiques, en liant les exonérations fiscales et sociales à de vraies exigences : environnement, santé publique, bien-être animal et conditions de travail,
- Création de fonds de transition agroécologique,
- Accompagnement des éleveurs dans la transformation (au travers notamment d’un plan de désendettement puis d’une restructuration-diversification des exploitations).