

Dans un contexte d’opacité sur les prix de notre alimentation, ces pratiques poussent à consommer des produits en contradiction totale avec les recommandations de santé publique alors que les pouvoirs publics dépensent 11,7 milliards d’euros par an pour compenser les impacts néfastes de notre système alimentaire sur notre santé (augmentation de 160% du diabète en 20 ans).
Cancers, maladies cardiovasculaires, diabète, surpoids ou obésité : ces pathologies liées à l’alimentation sont aujourd’hui responsables de 80 % des décès prématurés par maladies non transmissibles et, faute d’action politique, elles pèsent sur les systèmes de santé publique.
Carrefour, CoopérativeU, E. Leclerc, Intermarché et Lidl sont épinglés dans cette enquête qui épluche leurs pratiques promotionnelles.
- 6 fois plus de promotions pour des produits dont la consommation est à limiter tels que les boissons sucrées, la charcuterie et les biscuits apéritifs
- près de 6 fois plus de promotions pour des protéines animales que pour les protéines végétales dont la consommation est à augmenter
- 1 promotion sur 10 concerne des aliments sains comme les fruits, les légumes et les légumineuses
- 5% des promotions concernent des produits biologiques
Santé à risque et surconsommation
Entre les prix réduits, les « 2+1 offert » ou les lots promotionnels, les consommateurs – dont 3 sur 5 se déclarent influencés par les promos dans leurs décisions d’achat – sont incités à acheter en majorité des produits trop gras, trop sucrés, trop salés et ultra-transformés. C’est très préoccupant pour la santé publique, alors qu’il faudrait précisément limiter la consommation de ces aliments et rendre accessibles les produits bons pour la santé, comme les fruits et légumes, que de plus en plus de Françaises et Français ne peuvent plus se permettre d’acheter.
De trop nombreuses promotions incitent à surconsommer en achetant en grande quantité puisque 40% des promotions proposent d’acheter en lot ou « 2+1 offert » pour des produits à fortement limiter selon les recommandations santé.
Dans ce cadre, il est indispensable d’agir sur l’offre et l’environnement alimentaires imposés par les distributeurs.
D’autant plus que 88% des français·es souhaitent plus de promos sur les produits bons pour la santé.
Signez la pétition
Les associations ont lancé une pétition à travers laquelle elles demandent aux distributeurs :
- d’augmenter à 50% minimum la part de promotions pour des produits que le Programme National Nutrition Santé recommande de consommer davantage.
- d’augmenter la part des produits biologiques (hors ultra-transformation) pour qu’ils représentent au moins 10% de l’ensemble des produits en promotion.
En parallèle de cette action conjointe, les associations exigent :
- répartition plus juste de la valeur entre distributeurs, industriels et agriculteurs, car aucune promotion ne doit se faire au détriment de la juste rémunération des agricultrices et agriculteurs.
- de la transparence sur les marges de la production à la caisse des supermarchés
- modération des marges sur les produits sains et durables
- un meilleur encadrement des négociations commerciales
- des mesures ambitieuses de soutien financier aux ménages pour améliorer leur accès à une alimentation saine, durable, abordable et choisie.